Écouter et aider les enfants et les jeunes à retrouver leur bien-être psychologique
Personnes visées
Les parents et les personnes responsables d’enfants.
Quand l'utiliser ?
Intervention et rétablissement.
Qui la met en œuvre ?
Les parents et toute personne ayant la responsabilité de prendre soin d’un enfant ou oeuvrant auprès des jeunes.
Formations nécessaires
Non.
Personnes visées
Les parents et les personnes responsables d’enfants.
Quand l'utiliser ?
Intervention et rétablissement.
Qui la met en œuvre ?
Les parents et toute personne ayant la responsabilité de prendre soin d’un enfant ou oeuvrant auprès des jeunes.
Formations nécessaires
Non.
Suite à un événement météorologique extrême, les enfants et les jeunes sont plus susceptibles de vivre de la détresse psychologique que les adultes [6]. Plusieurs organisations ont formulé des recommandations concernant les besoins des enfants et les interactions parents-enfants à privilégier à la suite d’un désastre [128-133]. Cette section vise donc à outiller les parents pour soutenir leurs enfants à la suite d’une catastrophe. Les milieux scolaires et les milieux de garde ont également un rôle important à jouer dans le rétablissement des enfants et des adolescents, les informations à ce sujet sont abordées à la fiche Développer la résilience en milieu scolaire.
Les parents et toute personne ayant la responsabilité de prendre soin d’un enfant ou oeuvrant auprès des jeunes sont appelés à communiquer avec eux à propos de l’événement, à reconnaitre les changements de comportements, à mettre en place des stratégies aidantes et à demander de l’aide, au besoin.
Les enfants et les jeunes peuvent mieux faire face à la situation lorsqu’ils comprennent ce qui se passe et ce qu’ils peuvent faire. Pour ce :
- Donner des informations simples et adaptées à leurs âges en expliquant ce qui s’est passé et les conséquences sans entrer dans les détails. Par exemple, pour un jeune enfant : « L’eau est entrée dans notre maison, c’est pourquoi nous devons en construire une nouvelle ou aller vivre dans une autre maison quelque temps. »
- Répondre à leurs questions. Demander aux enfants et aux jeunes ce qu’ils savent déjà, quelles sont leurs questions et leurs préoccupations? Utiliser ces informations pour guider la conversation. Répondre aux questions brièvement et franchement. Demander l’opinion des enfants et des jeunes. S’ils n’ont pas de question, ne pas insister. Ils seront peut-être plus à l’aise d’en parler plus tard.
- Les écouter et leur parler, même si leurs propos sont répétitifs par rapport à l’événement.
- Si l’enfant est assez grand pour discuter, partager quelques-uns de ses sentiments avec lui en lui disant comment vous faites pour vous aider. Par exemple : « Je me sens très triste et en colère aussi, mais quand j’en parle avec ma soeur ou quand je vais marcher, ça m’aide à me sentir mieux. »
- Encourager les enfants et les jeunes à nommer leurs forces et celles des membres de la famille qui aideront à traverser cette épreuve.
- Les rassurer et leur dire que plusieurs personnes travaillent ensemble et que tous les efforts sont mis pour assurer leur sécurité. Identifier avec eux les étapes et actions qui ont été posées pour la sécurité de la famille. Donner l’information juste par rapport à des rumeurs entendues. Leur dire qu’il est normal d’être bouleversé quand une catastrophe arrive.
Tous les enfants et les jeunes ne réagissent pas de la même façon. Il faut être attentif aux changements de comportement. Voici quelques réactions courantes qui tendent généralement à diminuer avec le temps et du réconfort.
- Ils s’inquiètent pour leur sécurité et celle des autres. Ils ont peur qu’une catastrophe frappe à nouveau. Ils sont très stressés par des éléments qui rappellent la catastrophe.
- Ils parlent très souvent de l’événement. Les plus jeunes enfants peuvent même l’imiter.
- Ils ont peur d’être séparés de leur famille et manifestent des besoins d’être en la présence de leurs parents.
- Leurs comportements peuvent changer ou régresser. Par exemple, certains peuvent recommencer à faire pipi au lit, parler en bébé, ne plus vouloir dormir seuls, avoir peur du noir, pleurer beaucoup, faire des crises de colère, être agités, avoir de la difficulté à être attentifs, être de mauvaise humeur, s’isoler, avoir moins envie de jouer avec leurs amis ou faire des activités familiales.
- Ils peuvent exprimer des douleurs physiques (ex. mal à la tête ou au ventre).
- Leur appétit peut changer.
- Ils peuvent être moins performants à l’école.
Plusieurs actions peuvent aider à l’adaptation des enfants et des jeunes, par exemple :
- Privilégier rapidement un environnement calme et sécuritaire [48].
- Reprendre une routine dès que possible, les enfants fonctionnent mieux lorsqu’ils savent à quoi s’attendre (heure des repas, heure du coucher) [48].
- Limiter leur exposition aux différentes sources de médias, dont les médias sociaux, qui parlent du sinistre (télévision, internet, radio, journaux, etc.). Trop d’informations et certaines images pourraient les bouleverser.
- Diminuer les attentes de performance à l’école et à la maison temporairement.
- Accorder plus de temps et d’attention s’ils ont peur de dormir seuls. Leur permettre de dormir dans votre chambre temporairement.
- S’amuser avec eux. Les encourager à s’exprimer en jouant ou en dessinant, notamment par rapport aux choses qu’ils ont perdues. Les rires peuvent aider au rétablissement. Par exemple, faire une activité familiale ou raconter leur histoire préférée après avoir parlé du sinistre. Cela pourra les aider à se sentir plus calmes et en sécurité.
- Donner l’exemple en prenant soin de vous. Il devient ensuite plus facile de prendre soin d’eux.
- Demander l’aide de son entourage pour avoir du soutien ou pour garder les enfants afin de se reposer.
- Partager des informations sur leur comportement avec leur éducatrice en garderie, leur professeur ou les autres adultes qui l’entourent pour travailler en équipe avec eux.
- Si possible, impliquer les enfants et les jeunes pour qu’ils aident les autres dans la communauté [48]. Cela pourra leur donner un sentiment de contrôle et de sécurité tout en favorisant l’entraide.
- Faire preuve de patience, le retour à la normale peut prendre du temps.
Si les réactions de l’enfant ou l’adolescent persistent et ne diminuent pas avec le temps ou si les parents ou les personnes qui sont responsables sont inquiets pour lui, demander l’aide d’un professionnel de la santé ou des services sociaux.
De plus, il est important de demeurer à l’écoute de ses propres besoins en tant que parent. Pour pouvoir aider son enfant, il se peut que le parent ait d’abord besoin d’un soutien pour lui-même [48]. Ce soutien peut prendre différentes formes selon la situation et les besoins. Toutefois, si le parent s’inquiète de sa situation personnelle, il doit demander de l’aide en consultant les services Info-Santé et Info-Social (composer le 811), en parlant avec un intervenant psychosocial sur le terrain ou à une ressource à laquelle il est possible d’avoir accès rapidement (ex. médecin de famille, infirmière, travailleur social du CLSC ou du GMF).
Ressource à l'intention des jeunes et des parents
Les organismes communautaires offrant des services aux familles, notamment les Maisons de la famille. Le site de la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille donne accès à un outil permettant de localiser les organismes communautaires famille dans chaque région du Québec. https://fqocf.org/trouver-un-ocf/
Ligne Parents 1-800-361-5085. Services de soutien téléphonique offert par des intervenants professionnels, gratuit et confidentiel, 24h/24. https://www.ligneparents.com/LigneParents
Deuil-Jeunesse 1-855-889-3666. Organisme d’interventions professionnelles qui vient en aide aux jeunes et aux adultes qui vivent la maladie grave ou la mort d’un proche ou des pertes par la séparation parentale, l’abandon ou l’adoption. https://www.deuil-jeunesse.com
Document
Outil d’information pour les parents, publié par le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Mon enfant a été confronté à un événement traumatique : https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2013/13-860-07F.pdf.
Guides
Croix-Rouge canadienne, 2017 : Guide sur le rétablissement à la suite d’un sinistre : parents et personnes responsables. Contient des informations sur les réactions courantes et l’expression des émotions chez les enfants de 1 à 6 ans, de 7 à 11 ans et les adolescents ainsi que des suggestions pour les aider et des éléments indiquant un besoin d’aide supplémentaire. https://www.croixrouge.ca/crc/documentsfr/What-We-Do/Emergencies-and-Disasters-CDN/Home-and-Family/GuidetoRecovery_2017_FR.pdf
Lansard, A-L., Maltais, D., Généreux, M. (2020). Pistes d’interventions psychosociales pour préserver les jeunes des impacts des catastrophes naturelles ou technologiques. Université du Québec à Chicoutimi, Université de Sherbrooke, CIUSSS de l’Estrie. Concerne les catastrophes naturelles ou technologiques, mais certaines stratégies et interventions peuvent s’avérer pertinentes en contexte de pandémie. https://constellation.uqac.ca/5682/1/Rapport_interventions_jeunes_%20mars%202020.pdf